Lettre ouverte à Donald Trump — Depuis la Suisse éternelle

« Monsieur Trump, si vous voulez vraiment aider l’Europe à redevenir grande… commencez par vous retirer de nos coffres, de nos têtes et de nos terres. »

Genève, 9 décembre 2025 — À l’attention de M. Donald J. Trump,

Monsieur le Président,

Votre National Security Strategy (novembre 2025), publiée ces derniers jours, contient à juste titre des constats alarmants sur l’avenir de l’Europe : effondrement démographique, déliquescence identitaire, réglementation paralysante, censure croissante, instrumentalisation des coalitions politiques contre la volonté populaire. Ce tableau est exact — mais partiel.

Vous prétendez vouloir une Europe souveraine, prospère, confiante, capable de faire face seule à ses défis. Pourtant, dans le même souffle, vous exposez des objectifs américains qui ne visent pas à nous libérer, mais à nous aligner stratégiquement, ouvrir nos marchés, standardiser nos défenses et renforcer vos intérêts industriels. Ce n’est pas un projet de renaissance européenne. C’est un redéploiement impérial maquillé en soutien civilisationnel.

Alors au nom de la Suisse, encore partiellement libre, permettez-nous une mise au point.

La Suisse n’est pas une colonie

Votre vision d’une « Europe debout » suppose que l’Amérique cesse d’appuyer sur sa nuque.

Commençons par l’essentiel : l’indépendance monétaire. La Suisse est l’un des derniers pays d’Europe à avoir conservé sa propre monnaie. Mais que vaut un franc suisse, si plus de 40 % des réserves de la BNS sont investies en actifs américains ? Des centaines de milliards d’avoirs suisses sont ainsi exposés au droit extraterritorial américain (FATCA, Cloud Act) — sans contrepartie politique ni protection diplomatique.

Comment parler de souveraineté si la Banque nationale suisse, prétendument « indépendante », est otage de Wall Street, contrôlée en partie par BlackRock, Vanguard et autres relais de la haute finance américaine ? Qui dirige vraiment l’orientation de notre politique monétaire ? Certainement pas le peuple suisse.

L’or que vous avez combattu, nous devons le reconquérir

En 1971, votre pays a mis fin à la convertibilité or du dollar, imposant au monde entier un système de monnaie fiduciaire impériale. Depuis, même le franc suisse, pourtant considéré comme « le plus fort du monde », a perdu 95 % de sa valeur réelle face à l’or. C’est là votre vrai pouvoir : contrôler par l’inflation et l’interdépendance les nations du monde entier.

La Suisse détenait autrefois 2’600 tonnes d’or. Il n’en reste qu’environ 1’040 aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que le FMI, la BRI et d’autres institutions dominées par Washington ont incité notre élite à liquider nos garanties réelles. Aujourd’hui, vous dites vouloir une Europe forte ? Commencez par respecter notre droit à reconstituer des réserves d’or nationales, stockées en Suisse, à l’abri de vos juridictions.

Vos tanks sont devenus des logos

L’invasion n’est plus militaire — elle est culturelle, cognitive et alimentaire. Vos films, vos fastfoods, vos algorithmes dictent la norme à toute une génération d’Européens. Résultat : une jeunesse déculturée, déracinée, sans fierté propre. Le multiculturalisme que vous prétendez dénoncer en Europe s’est enraciné par le canal le plus américain qui soit : Hollywood et Netflix, pas Bruxelles.

Vous parlez de menace existentielle russe. Mais qui a réellement sapé l’âme de l’Europe ? Qui a fait du déracinement la norme ? Qui a imposé la dépendance énergétique, monétaire, culturelle et militaire ? L’Amérique ne nous protège pas — elle nous absorbe.

La neutralité suisse ne vous appartient pas

La Suisse a toujours été un État neutre, armé, pacificateur. Mais depuis 2022, sous pression américaine et OTANienne, la Confédération reprend des sanctions, aligne son armée et discute d’un partenariat renforcé avec l’Alliance atlantique. Est-ce cela, votre Europe souveraine ? Une Europe désarmée sur le plan juridique et surexposée militairement?

Nous ne voulons ni de la Russie, ni de l’Amérique, mais la paix. Et la neutralité est notre outil stratégique le plus précieux. Cessez donc d’en faire une anomalie. C’est votre alignement systématique qui a échoué — pas notre prudence séculaire.

L’Europe n’a pas besoin de tuteur

Vous dénoncez à juste titre l’Union européenne comme une machine technocratique qui nie les identités. Mais vous proposez une autre intégration impériale : la vôtre. Vos think tanks, vos traités bilatéraux biaisés, vos instruments de contrôle juridique et financier sont tout aussi hostiles à la liberté que les normes bruxelloises.

Ce que la Suisse — et plus largement l’Europe — doit reconstruire, ce n’est pas une soumission géopolitique plus raffinée, c’est une véritable souveraineté nationale, enracinée dans son peuple, dans ses monnaies, dans ses terres, dans ses traditions.

Conclusion — Si vous aimez l’Europe, laissez-la vivre

Monsieur Trump, vous voulez « promouvoir la grandeur européenne » ? Alors commencez par respecter les nations européennes qui refusent de se faire vassaliser.

⮕ Cessez de nous lier aux dettes de votre empire fiat.

⮕ Cessez d’occuper nos banques centrales par vos intérêts financiers.

⮕ Cessez d’imposer vos lois à l’extraterritorialité illimitée.

⮕ Cessez d’inonder notre jeunesse de vos produits culturels toxiques.

⮕ Cessez de prétendre défendre notre liberté tout en nous exploitant.

Et laissez enfin les peuples libres bâtir leur avenir en dehors de toute tutelle impériale — qu’elle soit étoilée ou bruxelloise.

Ludovic Malot, économiste & entrepreneur

Président fondateur Souveraineté Suisse

Mouvement citoyen pour la neutralité, l’indépendance et la démocratie directe

https://souverainete-suisse.ch

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