Abattre pour obéir : quand l’Europe organise la liquidation de l’agriculture

208 vaches promises à l’abattoir pour un seul cas sanitaire. Des éleveurs encerclés par les forces de l’ordre. Des règlements européens appliqués sans nuance, sans débat, sans bon sens. Ce qui se joue aujourd’hui dans les campagnes françaises n’est pas un simple épisode agricole : c’est une offensive méthodique contre la paysannerie, menée au nom de la conformité, du climat et de l’urgence. Derrière les mots feutrés de Bruxelles et de Paris se dessine une réalité brutale : détruire ceux qui nourrissent pour mieux contrôler. Et la Suisse ferait une grave erreur de croire qu’elle restera à l’abri.

 

208 vaches condamnées à mort pour un seul cas de dermatose nodulaire.

83 abattues quelques jours plus tôt dans le Doubs.

Et une justification glaciale, répétée mécaniquement par l’administration :

« Le règlement européen l’impose. »

Circulez. Il n’y a plus rien à discuter.

Ce qui se déroule aujourd’hui en Ariège n’est pas un simple épisode sanitaire.

C’est une démonstration de pouvoir technocratique, brutale, déshumanisée, aveugle au réel, sourde à toute proportionnalité.

Un cheptel entier sacrifié sans preuve d’extension généralisée,

des familles brisées,

des années de travail anéanties,

alors même que les protocoles de vaccination et de zonage ont manifestement échoué à contenir la maladie.

Mais la machine continue.

Parce qu’il ne s’agit plus de santé animale.

Il s’agit de gestion idéologique du vivant.

Quand l’abattage devient un dogme administratif

Ce règlement européen ne surgit pas par hasard.

Il s’inscrit dans une trajectoire politique parfaitement documentée.

La Cour des comptes française recommandait déjà explicitement, dans ses rapports consacrés aux politiques climatiques, une réduction structurelle du cheptel bovin pour atteindre les objectifs de baisse des émissions de CO₂, appelant à une transformation profonde du modèle d’élevage.

Le message était limpide :

moins de vaches,

moins d’éleveurs,

moins d’agriculture paysanne.

Aujourd’hui, cette logique revient par la porte sanitaire, avec une radicalité inquiétante :

– abattage total,

– zéro nuance,

– zéro expérimentation autorisée,

– zéro confiance dans l’intelligence paysanne.

Un air de déjà-vu glaçant

Même rhétorique d’urgence.

Même suspension du débat.

Même disqualification de toute alternative.

Même injonction à obéir « pour le bien commun ».

Même refus d’admettre l’échec des protocoles imposés.

Il ne s’agit pas de nier l’existence des maladies.

Il s’agit de refuser l’aveuglement bureaucratique.

Quand une politique produit plus de dégâts que le risque qu’elle prétend gérer, ce n’est plus de la prévention.

C’est de l’idéologie.

La brutalisation du monde paysan : l’État contre ceux qui nourrissent le pays

À la violence réglementaire s’ajoute désormais une violence physique et symbolique assumée.

Sous le régime d’Emmanuel Macron, les agriculteurs ont découvert ce que signifie être traités non plus comme des citoyens, mais comme une population à mater.

Gazage de manifestants paysans, parfois depuis des hélicoptères.

Déploiement de dizaines de fourgons de police et de gendarmes mobiles face à des éleveurs venus défendre leur outil de travail.

Encerclements, intimidations, criminalisation de la colère agricole.

Des hommes et des femmes qui nourrissent la nation sont confrontés à des méthodes de maintien de l’ordre militarisées, comme si l’agriculture était devenue un ennemi intérieur.

Quand un pouvoir en vient à traiter ses paysans comme des insurgés, ce n’est plus une démocratie sociale en crise.

C’est un régime qui ne gouverne plus par le consentement, mais par la contrainte.

Cette logique rappelle les heures sombres où l’administration se retranchait derrière l’obéissance aux ordres, où la norme se faisait arme, et où la déshumanisation devenait procédure.

Le non-dit majeur : Mercosur et la mise à mort programmée de la paysannerie

Cette politique d’abattage sanitaire tombe étrangement à point nommé.

Au même moment, l’Union européenne pousse l’accord agro-alimentaire avec le Mercosur, ouvrant la voie à des importations massives de viande étrangère, produite à bas coût, avec des normes sanitaires, sociales et environnementales incomparables à celles imposées aux éleveurs européens.

D’un côté, on étrangle l’élevage local sous une avalanche de normes.

De l’autre, on ouvre les vannes à la concurrence extérieure.

Ce n’est pas une incohérence.

C’est une stratégie.

Moins d’éleveurs français.

Moins de fermes familiales.

Moins de transmission.

Des terres fragilisées, endettées, abandonnées.

Et ensuite ?

Le rachat à vil prix par des multinationales agro-industrielles, des fonds d’investissement globaux, des acteurs financiers déjà omniprésents dans le foncier, l’eau, l’énergie et l’agroalimentaire — BlackRock et consorts.

L’objectif n’est pas de nourrir les peuples.

L’objectif est de centraliser et contrôler toute la chaîne alimentaire.

– production concentrée,

– terres accaparées,

– élevage industrialisé,

– dépendance aux importations,

– normes uniformisées,

– traçabilité totale.

L’autonomie alimentaire est un obstacle à ce modèle.

La paysannerie indépendante aussi.

Et demain ? La Suisse ?

La question n’est pas théorique.

Si la France applique déjà ces règlements avec un zèle destructeur, que se passera-t-il lorsque la Suisse acceptera, via les accords institutionnels dits “Bilatérales III”, l’alignement dynamique sur le droit européen ?

– mêmes normes,

– mêmes obligations,

– mêmes abattages,

– mêmes décisions imposées de l’extérieur.

Sans vote.

Sans véritable recours.

Sans souveraineté.

Ce n’est pas une crise sanitaire. C’est une guerre contre l’agriculture

Une guerre silencieuse.

Réglementaire.

Technocratique.

Une guerre menée au nom du climat, de la sécurité, de la conformité.

Une guerre où l’éleveur devient une variable d’ajustement.

Aujourd’hui en Ariège.

Hier dans le Doubs.

Demain ailleurs.

Quand on détruit ceux qui nourrissent un pays, on ne protège pas la société.

On la rend dépendante.

Donc contrôlable.

Ni la France, ni la Suisse ne peuvent se permettre ce suicide alimentaire.

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